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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

 

Le Courrier : C'est ici que vous nous faites part
de vos enthousiasmes et de vos réflexions.

Pour nous écrire : bouddhismeaufeminin AT free.fr

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Bonjour,

Après lecture de votre dossier sur les nonnes tibétaines, je voulais simplement ajouter qu'il est courant, dans le Vajrayana, de se référer à l'importance des dakinis pour montrer la présence du féminin, mais cela n'empêche pas les femmes "maîtres" d'être inexistantes et surtout les dakinis représentent la puissance féminine en l'homme (cf Jung sur la reconnaissance de l'anima pour l'homme - et de l'animus pour la femme), mais cela ne concerne nullement les femmes réelles, celles qui ont des aspirations spirituelles, celles qui souhaitent atteindre l'Eveil, à celles-là on ne propose encore et toujours que des modèles masculins !! Frédérique

A voir dans les livres présentés un ouvrage très documenté sur les dakinis dans le bouddhisme tibétain (voir livres)

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J'ai acheté le livre sur Tenzin Palmo que j'ai trouvé tellement encourageant mais c'est aussi avec étonnement que j'ai réalisé à quel point j'avais besoin d'un modèle de femme accomplie spirituellement, et ça a été très douloureux de constater à quel point ces modèles manquent.  Odile

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Bonjour, Ça fait du bien de retrouver des femmes qui font écho à mes questions, à mes préoccupations, c'est tellement tabou d'oser être féministe et bouddhiste, dire un seul mot sur l'absence de femmes illuminées et vous êtes taxée d'avoir des pensées négatives. On peut et on doit dénoncer les violences faites au peuple tibétain par les chinois, mais il est des plus difficiles de dire l'autre forme de violence, insidieuse et non dite, exercée sur  les femmes qui ne peuvent même pas l'exprimer. Merci, merci, merci.   Marianne

C'est bien le drame des femmes, le non-dit, ne même pas pouvoir exprimer la souffrance d'être niée, c'est le but de notre site que de vous permettre enfin de dire, et aussi de mettre en valeur d'autres modèles.

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Rimpoche, lamas,  ribambelle de moinillons, oui, je souffrais en silence de l'absence de femmes comme modèles dans cette voie où je suis supposée gérer mes émotions négatives, sans que les moines n'accordent d'importance à mon désarroi devant le fait qu'ils ne se réfèrent jamais à aucun modèle féminin. Je vous envoie mon sentiment par rapport au film « Printemps, été automne, hiver, printemps». Fabienne

Voir la critique de ce film par Fabienne  à la rubrique Livres et films

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Je suis profondément d'accord avec ce que vous dites sur la façon dont les nonnes ont été et sont encore souvent traitées dans le bouddhisme et pas seulement dans le bouddhisme tibétain. Je me dis aussi, où est la compassion dont on parle tant dans le bouddhisme tibétain ? comment des moines peuvent-ils refuser des enseignements à des nonnes comme on le voit dans le livre sur Tenzin Palmo ? Hèlène

Oui vos réflexions sur la réalité de la compassion dans la pratique quotidienne rejoignent les nôtres, il ne suffit pas de parler de compassion ; la mise en pratique, notamment à l'égard des femmes, est une autre affaire. Il faut néanmoins se souvenir qu'en Occident,  il y a encore quelques années, il était courant qu'un prêtre, après avoir enseigné l'amour pour son prochain, condamne le "péché" d'une jeune fille enceinte et abandonnée ; de même, il était courant de mépriser les enfants dits « illégitimes » et enfin, durant des siècles, les enseignements du Christ n'ont pas semblé au clergé incompatibles avec l'esclavage.

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Notre culture chrétienne nous a habitué à de longues files de prêtres derrière le pape par exemple,  aussi nous ne faisons guère la différence en voyant  l'omniprésence des moines chez les bouddhistes. Or c'est là qu'il y a une différence fondamentale. Le monachisme féminin est très vivace dans le monde chrétien ; il y a plus de religieuses que de moines et, surtout, il y a une tradition de mystiques chrétiennes sans équivalent dans le monde bouddhiste. Je crois que c'est important à rappeler car beaucoup d'Occidentales se tournent vers l'Orient en s'imaginant y trouver une plus grande reconnaissance de leurs aspirations spirituelles. Monique

Vous avez tout à fait raison, en effet, c'est bien un paradoxe insuffisamment noté en Occident que le Bouddhisme est beaucoup plus dur pour les femmes que le Christianisme qui a vu fleurir un monachisme féminin toujours très actif et qui peut s'enorgueillir de grandes saintes et de mystiques, reconnues et vénérées comme telles par l'Eglise et  les autorités ecclésiastiques.

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Je regarde Voix Bouddhistes régulièrement et je constate que vous avez raison, on n'y voit pratiquement jamais de femmes, sauf Martine Batchelor il y a déjà longtemps,  qui a précisément pointé à quel point en France les femmes enseignantes étaient véritablement ignorées. Mais ce qui m'a frappé le plus c'est qu'avant je ne l'avait pas remarqué ! Je réalise tout à coup à quel point on est conditionné. Je regarde les nouvelles, les débats de tous ordres avec un autre oeil, et, vous avez raison de le souligner, on n'y voit pratiquement jamais de femmes, et quand il y en a  une parmi toute une brochette d'hommes, elle fait plutôt de la figuration, car on l'entend peu.  Chantal

Oui c'est difficile même pour les femmes de le réaliser, il y a plus de femmes présentes dans le monde politique, intellectuel et religieux anglo-saxon qu'en France. La France est un pays centralisé, hiérarchisé ;  le français est une langue tout à fait machiste, le conditionnement est profond. (rappelons ici que le vote a été accordé aux femmes en France en 1944, à la sauvette, sans vote du parlement, bien longtemps après tous les pays anglo-saxons).
 Nous pensons néanmoins qu'il est possible de changer les mentalités, le cours des choses, c'est la raison d'être du magazine !

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Je veux réagir à cet extrait que vous citez du livre de Tenzin Palmo, à ce lama qui dit : non il n'y a aucun avantage à être une femme. Mais le problème des femmes, ce n'est pas d'être une femme, c'est l'attitude des hommes à leur égard qui est le problème ! c'est  leur violence, leur désir de domination, leur égoïsme pharamineux,  leur peur de l'autre, leur besoin de rabaisser les femmes, que ce soit par leurs commentaires sur leur corps (pas assez sexy ou trop, à leur goût), ou sur leur intelligence. Comme le souligne Françoise Héritier dans Masculin/Féminin, on ne cesse de trouver au long des siècles cette affirmation selon laquelle les femmes sont bêtes, donc elles ne sont pas capables d'apprendre et elles sont par conséquence  ignorantes, et parce qu'elles sont ignorantes, elles ne peuvent être que bêtes. C'est ce même genre d'argumentaire qu'on trouve dans des écrits bouddhistes sur le fait que les femmes ne puissent pas atteindre le même degré d'Eveil qu'un homme.         Arlette

Ce qui pose problème ce n'est pas seulement l'attitude des hommes à l'égard des femmes, mais le fait qu'ils ont été seuls à avoir la parole et seuls à transmettre leur vision du monde et des femmes, notamment dans tout ce qui touche au religieux. Néanmoins, nous pensons qu'il est possible de se libérer de son conditionnement, y compris pour les hommes (les plus ouverts d'entre eux) et nous espérons que ce site y contribuera.

 

 

 

 

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